Curiosité, observation, présence et concentration au service du relationnel.

Curiosité, observation, présence et concentration au service du relationnel

Qui a  déjà mis les pieds dans le plat en répondant du tac au tac à un collaborateur? Qui a agacé un collègue en écoutant d’une oreille distraite ?
Diriger, décider, intervenir, écouter, comprendre l’équipe, mener un projet… demande au manager un large registre de compétences psycho-cognitives et sociales afin de trouver la communication adaptée. L’empathie et la bienveillance ne suffisent pas pour communiquer correctement.

Je sais ce que vous allez me dire : « la communication est une question de bon sens, on sait communiquer ou pas »!

C’est en partie vrai, cependant ce bon sens relationnel s’apprend, s’exerce et s’améliore grâce à différentes ressources inhérentes à chaque être humain, il faut savoir les mettre en pratique, les accorder à chaque nouvelle situation  :

La curiosité 

C’est une qualité indispensable pour tout professionnel et plus encore dans un contexte de management opérationnel. Cependant, il est nécessaire de maintenir ses connaissances à jour et de la réveiller au bon moment ; savoir creuser le bon sujet, exploiter les conversations, extraire la bonne information.

Ainsi, le sens de l’observation améliore nettement cette aptitude.

L’observation 

L’observation est naturelle tout comme la curiosité. L’enfant observe et communique avec son entourage avant de s’ouvrir à la parole. Ce sens, nécessaire au développement psycho-affectif  et cognitif permet au professionnel de s’adapter aux us et coutumes de son équipe comme par exemple : Le dress-code, la façon de dire « Bonjour », les rituels de réunions et de dîners professionnels, le respect de l’ordre du jour…

Chaque équipe à ses codes, certitudes, habitudes ou norme sociale. Respecter les habitudes des professionnels peut être un réel avantage.

De même, avoir une vision précise de l’environnement  nous permet d’ influencer le changement.  Ainsi, en s’appropriant les techniques d’observation, en sachant quoi observer, nous favorisons un nouveau regard, nous prenons de la hauteur face à des situations de travail complexes et nous élargissons notre capacité d’étonnement.

La capacité d’étonnement

Peu encouragée en entreprise, cette compétence est pourtant l’élément clé de l’adaptation à une société qui bouge rapidement. Elle permet une certaine flexibilité. Le manager considère les situations de travail de façon singulière et ne banalise pas les petits soucis qui sont à l’origine de la fatigue et de la lassitude des professionnels en entreprise.

Grâce à cette aptitude, un manager a davantage d’empathie et de flexibilité : il évitera ainsi de tomber dans le « C’est comme ça, on changera rien. » ou  encore « On ne peut rien y faire. » avec ses collaborateurs. Il provoquera l’intérêt et l’ouverture d’esprit

L’attention à l’autre 

Il ne s’agit pas seulement de faire preuve d’empathie ou de bienveillance. Il s’agit de créer une alliance professionnelle en considérant l’autre. Cette présence se joindra naturellement à l’écoute et à la parole. Il est aujourd’hui indispensable d’avoir une écoute attentive et intéressée.  Il s’agit de trouver la juste interaction qui permettra peu à peu l’autonomie du collaborateur, la régularité de son feedback et l’instauration de la relation de confiance. Être présent n’est pas juste être là physiquement, c’est installer une relation sécurisante et individualisée.      

L’attention offerte au collaborateur détermine son niveau d’implication dans la dynamique de l’équipe. Cette attention demande au manager d’avoir des ressources et de bien les utiliser. En effet, l’engagement personnel peut se révéler intense.
L’attention à l’autre crée une atmosphère propice aux échanges et à la co-construction. Mais être présent et attentif demande une bonne connaissance de soi et une prise de conscience de son jeu d’acteur en entreprise.

L’optimisation de ses ressources psycho-cognitives et relationnelles

Ce qui me fait aborder le dernier point et non des moindres : La concentration et la préparation mentale. 

Exactement comme un sportif de haut niveau, un dirigeant, un manager proche de ses équipes  s’accordera le temps de prendre soin de lui.  Il est également conscient du fait qu’il lui faut développer ses qualités psycho-cognitives et émotionnelles.

Conclusion

Avoir un bon relationnel, une communication adaptée avec ses équipes n’est pas qu’une question de bon sens. Cela demande de développer des compétences tels que la curiosité, le sens de l’observation, la  capacité d’étonnement, l’attention à l’autre.

Ces aptitudes sont à prendre en considération dans une période où les objectifs de l’entreprise peuvent générer de la pression et de l’épuisement professionnels. Le discernement, la connaissance de l’équipe, permettent au manager d’ identifier les erreurs mais également d’augmenter le sentiment d’efficacité des collaborateurs

Le manager prend soin de lui et développe des compétences psycho-sociales qui vont amener les collaborateurs à avoir confiance en lui et ainsi concilier la nécessité du développement de l’entreprise avec l’intérêt personnel.

Photo : Unsplash©Boris Smokrovic